Contre toute attente, l’antisémitisme est redevenu un phénomène politique et social d’actualité en France. Au-delà d’une simple persistance de préjugés anciens, il s’incarne depuis la fin de la guerre de 1939-1945 dans une expansion sans précédent des violences antijuives, allant des insultes jusqu’au meurtre. Sa reviviscence dans l’une des plus vieilles nations démocratiques d’Europe est le signe d’un malaise social et politique qui reste à interpréter. Quels sont les lieux, les milieux et les significations de cette animosité haineuse ? Doit-on y voir l’effet de la persistance de l’ancien ? d’un déplacement ? de la recomposition de formes inédites, portées par des acteurs nouveaux, dans un contexte pourtant gagné aux principes démocratiques ?
Alors même que l’ampleur du phénomène est de nature à mobiliser les sciences sociales pour l’élucider et aider à le combattre, cet antisémitisme s’est accompagné d’un certain déni : longtemps minimisé dans les médias, il peine à être reconnu dans le monde judiciaire et reste peu exploré par les sciences sociales. Cet ouvrage entend donc contribuer à l’analyse rigoureuse du phénomène, en proposant à la réflexion les textes d’historiens, de philosophes, de sociologues et de politistes.
Sous la direction de Joëlle Allouche-Benayoun, Claudine Attias-Donfut, Günther Jikeli, Paul Zawadzki