Franchir les limites : Une définition de « naturel » en littérature juive et hébraïque

Dates : 13 et 14 novembre 2023.

Lieu : Inalco, Auditorium Georges Dumézil, 2 Rue de Lille 75007, Paris.

Comité d’organisation : Anna Lissa (Cermom, Inalco), Naama Harel (Columbia University), Yael Bruchim (Ben Gurion University of the Negev).

Langue de communication : Anglais.

Date limite pour candidater : 12 avril 2023.

Présentation :

« Mon expression ne puisse être assez extravagante – ne puisse s’éloigner assez des bornes étroites de mon expérience quotidienne, pour être adéquate à la vérité dont j’ai été convaincu ». Ainsi a écrit Henry David Thoreau lorsqu’il a entrepris de raconter son expérience de vie dans les bois dans Walden, ou la vie dans les bois (1854). Selon Thoreau, la nature peut être appréhendée de plusieurs différentes façons, et pour donner à chacune de ces façons une expression adéquate il faut faire l’effort de franchir les bornes des sentiers déjà battus et connus. A présent, se confronter à des questions telles que « qu’est-ce que la nature » et « qu’est-ce que nous voulons dire lorsque nous disons que quelque chose est naturelle » du point de vue des humanités environnementales et, plus spécifiquement, de l’ecocritique, implique nécessairement l’acte franchir des limites, que ce soient les limites du langage ou que ce soient les cloisonnements qui séparent le domaine des sciences humaines et celui des sciences positives, exigeant ainsi une approche interdisciplinaire. S’il est vrai que nous vivons à l’époque de l’Anthropocène qui, selon les études de Paul Crutzen, a commencé pendant le dix-huitième siècle, « lorsque les analyses de l’air dans la glace polaire a montré le début de l’augmentation des concentrations mondiales de dioxyde de carbone et de méthane », qui sont la conséquence de la révolution industrielle, il est aussi vrai que de nos jours, plus qu’à toute autre époque, l’idée d’interdépendance devient un concept-clé. C’est dans le
domaine des études d’écologie que ce concept a émergé et a été formulé, l’écologie étant la
discipline qui analyse les connexions entre la vie et son environnement, toutefois, il n’est plus
désormais la prérogative exclusive des sciences positives.
L’interdépendance peut aussi impliquer une autre façon de franchir les limites, car il s’agit d’un défi lancé à l’idée même de limites fixes, stables et circonscrits de ce qui est naturel. De ce point de vue, l’ecocritique et les études animales peuvent devenir des alliésinterdépendants et cela d’autant plus lorsqu’une réflexion approfondie au sujet de la relation homme/animal est abordée. Il suffit, à ce sujet, de mentionner la démarche de Derrida, selon lequel l’existence d’une différence entre homme et animal est indéniable, au même temps la ligne de démarcation nette devient de plus en plus difficile à établir. L’idée d’interdépendance implique aussi un appel aux humains et à leur responsabilité au nom de la préservation de la planète, pour eux-mêmes et pour les autres espèces, une responsabilité qui les engage vis-à-vis de ces espèces, notamment lorsqu’il est question de leur souffrance.
L’ecocritique et les études animales ont commencé à prendre de l’envergure dans le domaine des études littéraires juives et hébraïques à partir du début des années 2000. C’est grâce à eux que ces études peuvent à leur tour franchir les limites, en ouvrant la voie à une nouvelle approche à l’interprétation du corpus littéraire juif et hébraïque.

Thématiques proposées :

  1. L’influence de l’idée de nature formulée à l’époque des Lumières, du romantisme et du modernisme sur la littérature juive et hébraïque ;
  2. Le langage axé sur deux thématiques
    2.1. Le refus de considérer le langage comme un système de projections culturelles centré sur lui-même, et un effort pour le concevoir en tant qu’instrument pour exprimer le monde naturel ;
    2.2. Le refus de considérer le langage comme une prérogative exclusive aux êtres humains en incluant aussi les animaux ;
  3. L’espace, avec une attention particulière pour les espaces humains et animales ;
  4. Changement climatique ;
  5. Utopie, dystopie, uchronie.

Propositions de communication :

  1. Les propositions de communications devront parvenir avant le 12 avril ;
  2. Elles devront inclure : le titre, un résumé de 150 mots au maximum, et 3 mots-clés;
  3. Une lettre de motivation doit également être envoyée dans le même e-mail, avec : titre complet de la contribution et nom complet de l’auteur ou des auteurs, affiliation actuelle et coordonnées complètes (adresse/téléphone/fax/e-mail), plus une courte bio-bibliographie ;
  4. Chaque texte soumis doit être en format doc. ou pdf, écrit en anglais américain, double interligne en Times New Roman 12 points; pleinement justifié.
  5. Les auteurs retenus seront informés avant le 7 mai.
  6. Les propositions sont à envoyer à : Anna Lissa anna.lissa@sorbonne-nouvelle.fr Naama Harel nh2508@columbia.edu and Yael Bruchim yaelbru@post.bgu.ac.il