Résumé
Cet article propose l’examen de nombreux textes inédits, croisés avec les résultats d’opérations archéologiques récentes, pour une nouvelle approche du quartier juif de Perpignan, le call médiéval. Le call est un espace délimité, mais l’image d’enfermement doit être mise en cause. L’interpénétration entre les habitats juif et chrétien est la règle, tant au sein du call qu’en sa périphérie. L’étude des noms des rues et leur localisation montrent qu’un premier call s’est vite étendu au XIVe siècle, a été abandonné en partie après l’émeute anti-juive de 1391, puis reconstruit, sur une portion du premier call. Les textes éclairent la topographie du call, lacis inextricable de maisons, courettes et ruelles, ainsi que l’organisation intérieure des maisons, pièces à vivre, chambres, terrasses, escaliers, et leur équipement, puits, latrines, silos…
Abstract
This article proposes reviewing numerous unpublished texts, crossed with the results of recent archaeological operations, for a new approach of the Jewish quarter of medieval Perpignan, the call. The call is a delimited space, but the enclosing image must be questioned. The interpenetration between the Jewish and Christian housings is the rule, both in the call and in its periphery. The study of street names and their locations shows that first call was quickly extended during the fourteenth century, was abandoned in part after the anti-Jewish riot in 1391, then rebuilt on a portion of the first call. The texts enlighten the topography of the call, inextricable network of houses, courtyards and alleys, as well as the internal organization of the houses, living rooms, bedrooms, terraces, stairs, and their equipment, wells, latrines, silos…